En Bosnie-Herzégovine, l’ethnonationalisme et le fascisme se durcissent. Despuissances étrangères comme la Russie qui profitent de l’instabilité dans lepays d’après guerre pour accroitre leurs intérêts géopolitiques.
Depuis des années, le chef sécessionniste, Milorad Dodik qui gouverne l’entité serbe de Bosnie-Herzégovine depuis près de 20 ans, prône un nationalisme serbe pur et dur et la division ethnique . Cette même division qui a mené à la guerre il y a 30 ans. Pour Dodik, le pays est « artificiel ».
La Bosnie-Herzégovine est considérée par les experts comme le pays des Balkans le plus vulnérable à l’influence russe. Milorad Dodik utilise la popularité de la Russie pour alimenter le sentiment anti-occidental au sein de la population. La propagande à la gloire de la Russie et de son président Vladimir Poutine est organisée sur le terrain et s’est intensifiée ces deux dernières années avec la guerre en Ukraine. Les citoyens qui vivent sous son régime en ont "assez de la corruption endémique", des troubles économiques croissants et du recul démocratique. Une situation idéale pour Vladimir Poutine.
Dans toute la région des Balkans, les sociétés d'après-guerre ont été marquées par tous les défauts de la transition politique et économique, notamment la corruption et le chômage, ce qui n'a fait que renforcer les frustrations, en particulier pour les personnes qui ont grandi dans l'instabilité de la guerre, les rendant particulièrement sensibles à la rhétorique de l’extrême-droite.
Ces organisations d'extrême droite ont tendance à épouser l'ethnonationalisme, l'intolérance ethnique, religieuse et sexuelle, l'antilibéralisme et l'anticommunisme, ainsi que l'islamophobie. Elles expriment leur hostilité à l'égard de l'Occident, encouragent le militarisme et la glorification des chefs militaires (y compris les criminels de guerre) et entretiennent des liens étroits avec l'Église orthodoxe serbe (SOC).
La Russie est également glorifié. Lorsque Milorad Dodik se rend au Kremlin, ses rencontres avec le président russe Vladimir Poutine sont diffusées sur tous les médias, qui sont principalement entre les mains du parti autocratique. Il utilise également la popularité de la Russie - considérée comme des "frères orthodoxes » par de nombreux Bosno- Serbes - pour alimenter les sentiments anti-occidentaux. De nombreux habitants de la Republika Srpska y sont très sensibles, en raison de leur colère historique à l'égard de l'Occident pour le bombardement de Belgrade par l’OTAN sous commandement américain en 1999, qui a tué des centaines de civils.
Dodik s'inspire également de Poutine pour son style de gouvernance. Il a lancé une série de lois liberticides, calquées sur le modèle russe, contre les médias indépendants, les ONG qu’il qualifie d’« agents étrangers », ainsi que les membres de la communautés LGBTQI+.
Alors que le pays a été classé parmi les plus pauvres d'Europe les habitants de Bosnie- Herzégovine migrent vers l'Ouest, à la recherche d'un environnement stable loin de la corruption et du chômage. Le pays est sur le point de devenir un candidat à l'adhésion à l'Union européenne, mais le gouvernement fait l'expérience d'un recul des valeurs démocratiques.
Comment expliquer la montée des sentiments anti-occidentaux d'extrême droite qui se développent et interfèrent dans la vie quotidienne des habitants ? Quel rôle jouent les politiciens corrompus pour maintenir les tensions ethniques et géopolitiques à un niveau élevé ?
Banja Luka, le 17 février 2024 - Après la guerre de Bosnie (1992-1995), les accords de paix de Dayton ont divisé le pays en deux entités administratives : la République Serbe (Republika Srpska) de Bosnie et la Fédération croato musulmane. Ces accords de paix mettent fin au conflit armé mais laissent le pays aux mains d’ethno- nationalistes « soit disant » garants de la stabilité de la paix. Des accords de paix tout à fait relative puisque les dirigeants continuent d’entretenir les divisions ethniques dont le seul but est leurs intérêts politiques. Selon le Council on Foreign Relations (CFR), l'équilibre créé par les accords de paix de Dayton est menacé par la "montée du sentiment séparatiste". Le leader des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, a promis de retirer son entité des institutions nationales de Bosnie-Herzégovine.
Banja Luka, Le 5 octobre 2018, Milorad Dodik, président de l’entité serbe de Bosnie-Herzégovine vient saluer ses partisans lors d'un rassemblement de campagne de l'Alliance des démocrates sociaux indépendants (SNSD). Le 7 octobre 2018, Milorad Dodik est élu membre serbe à la présidence collégiale de Bosnie-Herzégovine. C'est une victoire écrasante. Selon les organismes de surveillance et les observateurs de la lutte contre la corruption, l'élection a été entachée d'irrégularités. Le SNSD nie les allégations de fraude électorale. Le président russe Vladimir Poutine a trouvé un allié en la personne de Dodik, qui milite depuis longtemps pour la sécession de l'entité en vue de son rattachement à la Serbie. Dodik - comme son allié politique, le président de la Serbie, Aleksander Vučić - ne soutient pas les sanctions internationales contre la Russie et diffuse une propagande glorifiant la Russie et Poutine sur ses médias d'État contrôlés.
Banja Luka, Le 9 janvier 2019, Des membres des forces de police de la Republika Srpska paradent lors du défilé du 27ème anniversaire de la fête nationale de la Republika Srpska. Le "9 janvier" commémore la déclaration d'indépendance de la Republika Srpska, proclamée le 9 janvier 1992, et qui a été l'un des points de départ de la guerre en Bosnie-Herzégovine. Cette date extrêmement conflictuelle, commémore en réalité une sécession suivie d'une guerre, et charrie de nombreux symboles politiques. En 2015, la Cour constitutionnelle de Bosnie-Herzégovine a déclaré cette célébration illégale et inconstitutionnelle, affirmant que l'événement était discriminatoire à l'égard des non-Serbes. "Dodik a lavé le cerveau des gens", déclare Milica Pralica, de l'ONG Oštra Nula. Selon cette militante des droits de l'homme, le nationalisme serbe pur et dur a considérablement augmenté avec Milorad Dodik. C'est dangereux, dit-elle, parce que cela alimente les tensions ethniques. Les institutions de l'Union européenne (UE) et d'autres puissances occidentales devraient faire davantage pour l'arrêter, dit l'activiste : "Dodik veut la dissolution de l'entité, mais [en ne faisant rien] vous lui donnez de la légitimité"
Banja Luka, le 15 avril 2022 - Des graffitis anti-occidentaux ornent les murs de Banja Luka. Le symbole pro-russe « Z », utilisé par l’armée russe en Ukraine côtoie « EUFOR go home ». L'EUFOR est la force de maintien de la paix financée par l’Union Européenne qui patrouille sur le sol bosnien depuis la guerre de 1995-1998. Les sentiments anti-occidentaux sont historiquement élevés, mais ils ont augmenté depuis la guerre en Ukraine, déclare Aleksander Zolja de l'Assemblée citoyenne d'Helsinki à Banja Luka. "Le principal discours est d'être contre l'Occident, et que l'Occident est mauvais ». Les politiciens utilisent ce discours anti-occidental et pro-russe pour consolider leur pouvoir politique. Dans les Balkans, la Russie cherche à créer des alliances amicales, notamment avec les communautés serbes orthodoxes, dont beaucoup considèrent les Russes comme des "frères orthodoxes".
Banja Luka, le 28 avril 2023 - Milorad Dodik, est un des rares dirigeants européens à rencontrer le président russe depuis l'invasion russe de l’Ukraine. Vladimir Poutine lui a remis, la médaille de l'ordre d'Alexandre Nevski, une des plus hautes décorations russes, pour sa «grande contribution au développement de la coopération entre la Fédération de Russie et la Bosnie-Herzégovine, et pour le renforcement du partenariat avec la Republika Srpska».« C'est en raison des valeurs sentimentales, que la majorité des Serbes estiment que la Russie est leur patrie. Ils ont même un dicton : "Ne jurez que pour Dieu et la Russie", déclare Damjan Ožegović de l’ONG Transparency International. Dodik a lancé une série de projets de lois visant à criminaliser la diffamation et à qualifierles ONG d’ « agents étrangers ». Des citoyens ont été poursuivis pour avoir critiquer le parti politique de Dodik sur les réseaux sociaux.
Banja Luka, le 16 février 2024 - Alors que la majeure partie du monde condamne l'agression russe contre l’Ukraine, le président de l’entité serbe Dodik, entretient de bonnes relations avec la Russie. Il n’est pas surprenant qu’en avril 2023, un café "Poutine" ait ouvert en plein centre de la ville. La culture slave et la foi orthodoxe des habitants de l’entité constituent un terrain fertile pour l'exercice du "soft power" russe. De nombreux habitants ont un sentiment anti-occidental en raison des bombardements de l'OTAN sur Belgrade, la capitale de la Yougoslavie (1999), qui ont tué de nombreux Serbes. Pour certains, les Russes sont considérés comme des "frères orthodoxes" en raison de la foi orthodoxe et des "récits culturels" qu'ils partagent. Poutine représente également un dirigeant fort, porteur de valeurs traditionnelles auxquelles beaucoup aspirent. « Les Occidentaux considèrent toujours les Serbes comme les méchants, ce qui n'est pas le cas de Poutine », déclare un homme qui souhaite rester anonyme.
Banja Luka, le 18 février 2024 - « Beaucoup de gens veulent apprendre le russe. C'est une langue populaire », explique Natalja Milakovic, qui enseigne le russe à la fondation Russkiy Mir. Russkiy Mir ("Monde russe") est une organisation parrainée par le gouvernement, fondée par décret de Vladimir Poutine, dans le but de promouvoir la langue et la culture russe. Depuis l'invasion de l'Ukraine, de nombreuses sanctions ont été imposées à la fondation. Selon le gouvernement français, « la fondation a été utilisée comme un important outil d'influence par le Kremlin, qui promeut fermement un programme centré sur la Russie. La fondation a diffusé de la propagande pro-Kremlin et anti-ukrainienne et justifié l'agression militaire de la Russie contre l’Ukraine». Milakovic, issue d'une minorité estonienne et russe, mariée à un Bosno-Serbe et vivant à Banja Luka, est opposée à la guerre en Ukraine. Selon elle, l'influence russe en Bosnie est exagérée. "Bien sûr, les habitants de la Republika Srpska et de la Russie ont une culture commune et la même église orthodox mais cela ne veut pas dire que les gens d'ici soutiennent la guerre"
Banja Luka, le 28 avril 2023 - Pour plaire à Moscou, Milorad Dodik construit une église orthodoxe russo-serbe située en face des bureaux de son administration. Ce projet de Dodik vise à montrer l’excellente relation avec Poutine et les responsables russes. Il est considéré comme un "symbole du soft-power de la Russie". Il est financé par l'entité et, selon Radio Free Europe, il a coûté des millions. Le bâtiment s'inspire de l'ancienne église des Miracles de l'Archange, construite en 1358 par le Kremlin et détruite après la révolution bolchevique d'octobre 1917. L'ambassadeur russe en Bosnie, Petr Ivantsov, a déclaré que la construction de l'église témoignait de "l'intimité des peuples russe et serbe". Le 9 janvier 2023, Milorad Dodik a attribue la médaille d’honneur à Vladimir Poutine louant « le patriotisme et la fidélité » de son allié russe.
Banja Luka, le 18 février 2024 - Des fidèles assistent à une cérémonie religieuse dans la cathédrale du Christ Sauveur. Milorad Dodik est un fervent défenseur de la foi orthodoxe. Il a mis en place un enseignement religieux dans les écoles secondaires publiques en 2018 et a proposé que le gouvernement finance les salaires des chefs religieux sur le budget de l'entité. "Les politiciens utilisent les chefs religieux pour promouvoir leurs valeurs", déclare Aleksander Zolja de l'Assemblée citoyenne d'Helsinki, car : "les gens ordinaires croient les chefs religieux". Selon Zolja, outre les médias contrôlés par l'État, l'église est une plate-forme de propagande utile pour Dodik. Il peut l'utiliser pour atteindre ses électeurs et promouvoir ses valeurs pro-famille et nationalistes. Le principal interlocuteur de l'Église orthodoxe russe dans la région est l'Église orthodoxe serbe, qui entretient des relations étroites avec le gouvernement serbe de Belgrade. L'Église orthodoxe serbe contrôle également des paroisses en Republika Srpska.
Visegrad, le 4 octobre 2022 - La ville de Višegrad, située en Republika Srpska, reste la cible à long terme d'une propagande militariste. Depuis les années 90, elle est devenue une sorte de capitale de la fraternité russo-serbe, qui se veut glorieuse ayant accueilli des unités de "volontaires" russes pendant la dernière guerre. Une croix orthodoxe de 5,5 mètres a été érigée en l'honneur des volontaires russes morts dans l'armée de la Republika Srpska pendant la guerre de 92-95. La construction de la croix a été initiée par les membres de l'Organisation des vétérans de Višegrad. De nombreux Bosniaques considèrent ce mémorial comme une provocation et une continuation de l'aggravation de la haine dans la ville, qui a accueilli des rassemblements du mouvement Ravnogorsk. Ce mouvement glorifie les Tchetniks, une force de guérilla nationaliste formée pendant la Seconde Guerre mondiale pour résister aux envahisseurs de l'Axe et aux collaborateurs croates, qui a tué de nombreux Bosniaques et Croates et qui sème encore la peur chez beaucoup.
Visegrad, le 4 octobre 2022 , Dans ce cimetière militaire, on peut trouver des tombes de mercenaires russes qui ont combattu aux côtés de leurs "frères orthodoxes" pendant la guerre de Bosnie (1992-95), qui a fait plus de 100 000 morts, ainsi que des tombes illustrées de portraits de militaires et paramilitaires locaux tombés au combat, posant vêtus d'uniformes ultra-nationalistes. commémore les soldats volontaires russes . Chaque année, la ville célèbre le "jour des volontaires russes", le 12 avril, date à laquelle trois soldats russes sont morts près de Višegrad en 1993.
Banja Luka, le 17 février 2024 - Le parti politique de Dodik a organisé un "concert patriotique" dans une école élémentaire. Il a invité le chanteur "controversé" Baja Mali Knindza, en raison de son nationalisme serbe et des opinions d'extrême droite qu'il exprime dans ses textes. La plupart de ses chansons sont condamnées dans les régions non serbes de Bosnie et de Croatie en raison de leurs propos xénophobes. Certains parents ont protesté contre le fait que le chanteur ait été invité à chanter dans une école, mais les autorités ont ignoré leurs préoccupations. Des personnalités politiques du SNDS, également présentes ont fait l'éloge des présidents serbes Aleksander Vucic et Milorad Dodik dans leurs discours. "Ils devraient jouer au basket-ball, et non écouter des chansons patriotiques", dit la militante Palica. "La société civile ne peut pas se réunir, mais elle peut organiser des événements nationalistes dans les écoles", s'indigne-t-elle : "Ils nous ont volé le moindre espace".
Banja Luka, le 19 février 2024 - Dans les Balkans, le football est souvent un terrain propice à l'extrémisme de droite et au hooliganisme. À Banja Luka, les supporters d'extrême droite du club local, FS Borac, s'appellent les Lešinari ("les Vautours"). De nombreux partisans des Vautours défendent le programme politique nationaliste serbe et sont souvent pro-russes. En 2023, les Vautours ont placé une grande banderole avec la mention « Gloire à la Russie » lors d'un match de football avec le club de football, Široki Brijeg. Le hooliganisme dans les Balkans occidentaux est étroitement lié au crime organisé et au trafic de drogue, en particulier en Serbie et en Bosnie-Herzégovine.
Banja Luka, le 19 février 2024 - Graffiti représentant Ratko Mladić, surnommé "le boucher des Balkans", ancien chef militaire des Serbes de Bosnie et criminel de guerre . Il a été condamné à perpétuité, pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis pendant la guerre de Bosnie, de 1992 à 1995 à La Haye. La glorification des crimes de guerre est interdite par la loi en Bosnie-Herzégovine.
Banja Luka 9 janvier 2022 - Les Loups de la nuit , groupe de motards russes nationalistes et proches du Président Vladimir Poutine participent à la "fête nationale" de la République serbe. Leurs relations avec le président russe et le Kremlin ont fait de ce gang de motards une cible des sanctions internationales. Le club de motards promeut des politiques ultra-nationalistes de droite fondées sur la croyance en la supériorité des nations orthodoxes de l'Est, en particulier les Serbes et les Russes. En Bosnie, ils défendent des positions pro-russes et anti-occidentales fortes.
Banja Luka, le 17 février 2024 - "Nous avons un problème avec les nationalistes d'extrême droite, c'est une déferlante fasciste", déclare l'activiste Milica Pralica de l'ONG Oštra Nula, une organisation de défense des droits de l'homme. L'ONG sensibilise aux droits des communautés LGBTQIA+, qui font l'objet de menaces de plus en plus violentes à Banja Luka. Plusieurs manifestants ont été attaqués par un groupe de hooligans devant les bureaux de la branche de Transparency International. En raison de son militantisme, Pralica est considérée comme "agent de CIA" ou "espionne britannique" et a été accusée de "détruire tout ce qui est serbe" par les médias d’État: "Les médias devraient être au service des citoyens, pas des partis politiques", déclare Pralica, qui a tenté en vain de poursuivre les chaînes de médias pour diffamation, mais "la loi et le système juridique sont sous le contrôle de Dodik".
Banja Luka, 9 janvier 2022 - Le mouvement "Pravda Za Davida" (Justice pour David) est né suite à la mort d’un étudiant, David Dragicevic dans des conditions mystérieuses en 2018. Son père, Davor Dragicevic ne croit pas les versions officielles selon lesquelles David se serait suicidé. Il accuse Milorad Dodik et les autorités de couvrir les coupables. Il parle d’un meurtre politique. Sa mort a été à l'origine de l'un des mouvements de protestation les plus intenses de ces dernières années en Bosnie. Il a fédéré une grande partie de la société civile, qu'elle soit bosniaque, croate ou serbe. Sofija Grmuša, une amie de David, explique que rien n'a changé depuis 2018 : "ce sont toujours les mêmes qui sont au pouvoir, il n'y a pas de justice". "Nous avons besoin d'une révolution, pas d'une manifestation ».
Banja Luka le 16 février 2024 - De nombreux habitants de la ville se disent épuisés par la corruption endémique, le recul de l'État de droit et la culture de l'impunité qui, selon eux, n'ont cessé de croître sous le règne de Dodik."Tout dictateur au pouvoir depuis si longtemps devient plus oppressif", déclare Damjan Ožegović, de l'ONG Transparency International. Le dirigeant serbe est poursuivi pour son opposition au Haut représentant, Christian Schmidt, dont le rôle est de veiller au respect des accords de paix de Dayton. Il est actuellement jugé à Sarajevo. Selon Ožegović, « Dodik reçoit le soutien de la part de la population, car ce procès est présenté comme celui de toute la Republika Srpska. Et les gens pensent que s'ils défendent Dodik, ils défendent la Republika Srpska, donc s'il est inculpé, tout le monde l’est, c'est ainsi que les médias d’État le présentent ».
Donja Previja, le 14 avril 2022 - Brane, chauffeur à la retraite et ancien militaire pendant la guerre 92-95, et sa femme Stana vivent à Donja Previja, au coeur de la république serbe de Bosnie. Ils touchent une petite retraite de 500 km (soit 250 euros) . Dans ce village entouré de forêts, l'industrie du bois représente la majeure partie des emplois. Mais le régime gouvernemental utilise les ressources de l'État pour se remplir les poches, dit Brane : « Le business du bois, c’est quelque chose, la moitié des camions que vous voyez sur les routes n’ont aucune autorisation. Ils prennent les troncs, les apportent à des entreprises qui ne sont pas enregistrées… en général des copains de Dodik ».
Donja Previja, le 14 avril 2022 - Des jeunes filles font du vélo sur les sentiers du village Donja Previja. La situation économique est de plus en plus difficile. La Republika Srpska dispose de ses propres services publics et de son propre budget. Sous l'égide du parti social-démocrate indépendant (SNSD), les ressources de l'entité ont diminué. Pour beaucoup, c'est en grande partie la faute du président Milorad Dodik. De nombreux citoyens ont décidé d’émigrer vers l'Union européenne (UE) à la recherche d'un emploi. "Dodik essaie de trouver de l'argent partout pour son régime en faillite, en Hongrie, en Russie, en Chine, mais à cause de la guerre, la Russie n'a pas grand-chose à donner. » déclare Ožegović de l’ONG Transparency International.
Banja Luka, le 17 février 2024 - Après la guerre de Bosnie (1992-1995), les accords de paix de Dayton ont divisé le pays en deux entités administratives : la République Serbe (Republika Srpska) de Bosnie et la Fédération croato musulmane. Ces accords de paix mettent fin au conflit armé mais laissent le pays aux mains d’ethno- nationalistes « soit disant » garants de la stabilité de la paix. Des accords de paix tout à fait relative puisque les dirigeants continuent d’entretenir les divisions ethniques dont le seul but est leurs intérêts politiques. Selon le Council on Foreign Relations (CFR), l'équilibre créé par les accords de paix de Dayton est menacé par la "montée du sentiment séparatiste". Le leader des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, a promis de retirer son entité des institutions nationales de Bosnie-Herzégovine.
Banja Luka, Le 5 octobre 2018, Milorad Dodik, président de l’entité serbe de Bosnie-Herzégovine vient saluer ses partisans lors d'un rassemblement de campagne de l'Alliance des démocrates sociaux indépendants (SNSD). Le 7 octobre 2018, Milorad Dodik est élu membre serbe à la présidence collégiale de Bosnie-Herzégovine. C'est une victoire écrasante. Selon les organismes de surveillance et les observateurs de la lutte contre la corruption, l'élection a été entachée d'irrégularités. Le SNSD nie les allégations de fraude électorale. Le président russe Vladimir Poutine a trouvé un allié en la personne de Dodik, qui milite depuis longtemps pour la sécession de l'entité en vue de son rattachement à la Serbie. Dodik - comme son allié politique, le président de la Serbie, Aleksander Vučić - ne soutient pas les sanctions internationales contre la Russie et diffuse une propagande glorifiant la Russie et Poutine sur ses médias d'État contrôlés.
Banja Luka, Le 9 janvier 2019, Des membres des forces de police de la Republika Srpska paradent lors du défilé du 27ème anniversaire de la fête nationale de la Republika Srpska. Le "9 janvier" commémore la déclaration d'indépendance de la Republika Srpska, proclamée le 9 janvier 1992, et qui a été l'un des points de départ de la guerre en Bosnie-Herzégovine. Cette date extrêmement conflictuelle, commémore en réalité une sécession suivie d'une guerre, et charrie de nombreux symboles politiques. En 2015, la Cour constitutionnelle de Bosnie-Herzégovine a déclaré cette célébration illégale et inconstitutionnelle, affirmant que l'événement était discriminatoire à l'égard des non-Serbes. "Dodik a lavé le cerveau des gens", déclare Milica Pralica, de l'ONG Oštra Nula. Selon cette militante des droits de l'homme, le nationalisme serbe pur et dur a considérablement augmenté avec Milorad Dodik. C'est dangereux, dit-elle, parce que cela alimente les tensions ethniques. Les institutions de l'Union européenne (UE) et d'autres puissances occidentales devraient faire davantage pour l'arrêter, dit l'activiste : "Dodik veut la dissolution de l'entité, mais [en ne faisant rien] vous lui donnez de la légitimité"
Banja Luka, le 15 avril 2022 - Des graffitis anti-occidentaux ornent les murs de Banja Luka. Le symbole pro-russe « Z », utilisé par l’armée russe en Ukraine côtoie « EUFOR go home ». L'EUFOR est la force de maintien de la paix financée par l’Union Européenne qui patrouille sur le sol bosnien depuis la guerre de 1995-1998. Les sentiments anti-occidentaux sont historiquement élevés, mais ils ont augmenté depuis la guerre en Ukraine, déclare Aleksander Zolja de l'Assemblée citoyenne d'Helsinki à Banja Luka. "Le principal discours est d'être contre l'Occident, et que l'Occident est mauvais ». Les politiciens utilisent ce discours anti-occidental et pro-russe pour consolider leur pouvoir politique. Dans les Balkans, la Russie cherche à créer des alliances amicales, notamment avec les communautés serbes orthodoxes, dont beaucoup considèrent les Russes comme des "frères orthodoxes".
Banja Luka, le 28 avril 2023 - Milorad Dodik, est un des rares dirigeants européens à rencontrer le président russe depuis l'invasion russe de l’Ukraine. Vladimir Poutine lui a remis, la médaille de l'ordre d'Alexandre Nevski, une des plus hautes décorations russes, pour sa «grande contribution au développement de la coopération entre la Fédération de Russie et la Bosnie-Herzégovine, et pour le renforcement du partenariat avec la Republika Srpska».« C'est en raison des valeurs sentimentales, que la majorité des Serbes estiment que la Russie est leur patrie. Ils ont même un dicton : "Ne jurez que pour Dieu et la Russie", déclare Damjan Ožegović de l’ONG Transparency International. Dodik a lancé une série de projets de lois visant à criminaliser la diffamation et à qualifierles ONG d’ « agents étrangers ». Des citoyens ont été poursuivis pour avoir critiquer le parti politique de Dodik sur les réseaux sociaux.
Banja Luka, le 16 février 2024 - Alors que la majeure partie du monde condamne l'agression russe contre l’Ukraine, le président de l’entité serbe Dodik, entretient de bonnes relations avec la Russie. Il n’est pas surprenant qu’en avril 2023, un café "Poutine" ait ouvert en plein centre de la ville. La culture slave et la foi orthodoxe des habitants de l’entité constituent un terrain fertile pour l'exercice du "soft power" russe. De nombreux habitants ont un sentiment anti-occidental en raison des bombardements de l'OTAN sur Belgrade, la capitale de la Yougoslavie (1999), qui ont tué de nombreux Serbes. Pour certains, les Russes sont considérés comme des "frères orthodoxes" en raison de la foi orthodoxe et des "récits culturels" qu'ils partagent. Poutine représente également un dirigeant fort, porteur de valeurs traditionnelles auxquelles beaucoup aspirent. « Les Occidentaux considèrent toujours les Serbes comme les méchants, ce qui n'est pas le cas de Poutine », déclare un homme qui souhaite rester anonyme.
Banja Luka, le 18 février 2024 - « Beaucoup de gens veulent apprendre le russe. C'est une langue populaire », explique Natalja Milakovic, qui enseigne le russe à la fondation Russkiy Mir. Russkiy Mir ("Monde russe") est une organisation parrainée par le gouvernement, fondée par décret de Vladimir Poutine, dans le but de promouvoir la langue et la culture russe. Depuis l'invasion de l'Ukraine, de nombreuses sanctions ont été imposées à la fondation. Selon le gouvernement français, « la fondation a été utilisée comme un important outil d'influence par le Kremlin, qui promeut fermement un programme centré sur la Russie. La fondation a diffusé de la propagande pro-Kremlin et anti-ukrainienne et justifié l'agression militaire de la Russie contre l’Ukraine». Milakovic, issue d'une minorité estonienne et russe, mariée à un Bosno-Serbe et vivant à Banja Luka, est opposée à la guerre en Ukraine. Selon elle, l'influence russe en Bosnie est exagérée. "Bien sûr, les habitants de la Republika Srpska et de la Russie ont une culture commune et la même église orthodox mais cela ne veut pas dire que les gens d'ici soutiennent la guerre"
Banja Luka, le 28 avril 2023 - Pour plaire à Moscou, Milorad Dodik construit une église orthodoxe russo-serbe située en face des bureaux de son administration. Ce projet de Dodik vise à montrer l’excellente relation avec Poutine et les responsables russes. Il est considéré comme un "symbole du soft-power de la Russie". Il est financé par l'entité et, selon Radio Free Europe, il a coûté des millions. Le bâtiment s'inspire de l'ancienne église des Miracles de l'Archange, construite en 1358 par le Kremlin et détruite après la révolution bolchevique d'octobre 1917. L'ambassadeur russe en Bosnie, Petr Ivantsov, a déclaré que la construction de l'église témoignait de "l'intimité des peuples russe et serbe". Le 9 janvier 2023, Milorad Dodik a attribue la médaille d’honneur à Vladimir Poutine louant « le patriotisme et la fidélité » de son allié russe.
Banja Luka, le 18 février 2024 - Des fidèles assistent à une cérémonie religieuse dans la cathédrale du Christ Sauveur. Milorad Dodik est un fervent défenseur de la foi orthodoxe. Il a mis en place un enseignement religieux dans les écoles secondaires publiques en 2018 et a proposé que le gouvernement finance les salaires des chefs religieux sur le budget de l'entité. "Les politiciens utilisent les chefs religieux pour promouvoir leurs valeurs", déclare Aleksander Zolja de l'Assemblée citoyenne d'Helsinki, car : "les gens ordinaires croient les chefs religieux". Selon Zolja, outre les médias contrôlés par l'État, l'église est une plate-forme de propagande utile pour Dodik. Il peut l'utiliser pour atteindre ses électeurs et promouvoir ses valeurs pro-famille et nationalistes. Le principal interlocuteur de l'Église orthodoxe russe dans la région est l'Église orthodoxe serbe, qui entretient des relations étroites avec le gouvernement serbe de Belgrade. L'Église orthodoxe serbe contrôle également des paroisses en Republika Srpska.
Visegrad, le 4 octobre 2022 - La ville de Višegrad, située en Republika Srpska, reste la cible à long terme d'une propagande militariste. Depuis les années 90, elle est devenue une sorte de capitale de la fraternité russo-serbe, qui se veut glorieuse ayant accueilli des unités de "volontaires" russes pendant la dernière guerre. Une croix orthodoxe de 5,5 mètres a été érigée en l'honneur des volontaires russes morts dans l'armée de la Republika Srpska pendant la guerre de 92-95. La construction de la croix a été initiée par les membres de l'Organisation des vétérans de Višegrad. De nombreux Bosniaques considèrent ce mémorial comme une provocation et une continuation de l'aggravation de la haine dans la ville, qui a accueilli des rassemblements du mouvement Ravnogorsk. Ce mouvement glorifie les Tchetniks, une force de guérilla nationaliste formée pendant la Seconde Guerre mondiale pour résister aux envahisseurs de l'Axe et aux collaborateurs croates, qui a tué de nombreux Bosniaques et Croates et qui sème encore la peur chez beaucoup.
Visegrad, le 4 octobre 2022 , Dans ce cimetière militaire, on peut trouver des tombes de mercenaires russes qui ont combattu aux côtés de leurs "frères orthodoxes" pendant la guerre de Bosnie (1992-95), qui a fait plus de 100 000 morts, ainsi que des tombes illustrées de portraits de militaires et paramilitaires locaux tombés au combat, posant vêtus d'uniformes ultra-nationalistes. commémore les soldats volontaires russes . Chaque année, la ville célèbre le "jour des volontaires russes", le 12 avril, date à laquelle trois soldats russes sont morts près de Višegrad en 1993.
Banja Luka, le 17 février 2024 - Le parti politique de Dodik a organisé un "concert patriotique" dans une école élémentaire. Il a invité le chanteur "controversé" Baja Mali Knindza, en raison de son nationalisme serbe et des opinions d'extrême droite qu'il exprime dans ses textes. La plupart de ses chansons sont condamnées dans les régions non serbes de Bosnie et de Croatie en raison de leurs propos xénophobes. Certains parents ont protesté contre le fait que le chanteur ait été invité à chanter dans une école, mais les autorités ont ignoré leurs préoccupations. Des personnalités politiques du SNDS, également présentes ont fait l'éloge des présidents serbes Aleksander Vucic et Milorad Dodik dans leurs discours. "Ils devraient jouer au basket-ball, et non écouter des chansons patriotiques", dit la militante Palica. "La société civile ne peut pas se réunir, mais elle peut organiser des événements nationalistes dans les écoles", s'indigne-t-elle : "Ils nous ont volé le moindre espace".
Banja Luka, le 19 février 2024 - Dans les Balkans, le football est souvent un terrain propice à l'extrémisme de droite et au hooliganisme. À Banja Luka, les supporters d'extrême droite du club local, FS Borac, s'appellent les Lešinari ("les Vautours"). De nombreux partisans des Vautours défendent le programme politique nationaliste serbe et sont souvent pro-russes. En 2023, les Vautours ont placé une grande banderole avec la mention « Gloire à la Russie » lors d'un match de football avec le club de football, Široki Brijeg. Le hooliganisme dans les Balkans occidentaux est étroitement lié au crime organisé et au trafic de drogue, en particulier en Serbie et en Bosnie-Herzégovine.
Banja Luka, le 19 février 2024 - Graffiti représentant Ratko Mladić, surnommé "le boucher des Balkans", ancien chef militaire des Serbes de Bosnie et criminel de guerre . Il a été condamné à perpétuité, pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis pendant la guerre de Bosnie, de 1992 à 1995 à La Haye. La glorification des crimes de guerre est interdite par la loi en Bosnie-Herzégovine.
Banja Luka 9 janvier 2022 - Les Loups de la nuit , groupe de motards russes nationalistes et proches du Président Vladimir Poutine participent à la "fête nationale" de la République serbe. Leurs relations avec le président russe et le Kremlin ont fait de ce gang de motards une cible des sanctions internationales. Le club de motards promeut des politiques ultra-nationalistes de droite fondées sur la croyance en la supériorité des nations orthodoxes de l'Est, en particulier les Serbes et les Russes. En Bosnie, ils défendent des positions pro-russes et anti-occidentales fortes.
Banja Luka, le 17 février 2024 - "Nous avons un problème avec les nationalistes d'extrême droite, c'est une déferlante fasciste", déclare l'activiste Milica Pralica de l'ONG Oštra Nula, une organisation de défense des droits de l'homme. L'ONG sensibilise aux droits des communautés LGBTQIA+, qui font l'objet de menaces de plus en plus violentes à Banja Luka. Plusieurs manifestants ont été attaqués par un groupe de hooligans devant les bureaux de la branche de Transparency International. En raison de son militantisme, Pralica est considérée comme "agent de CIA" ou "espionne britannique" et a été accusée de "détruire tout ce qui est serbe" par les médias d’État: "Les médias devraient être au service des citoyens, pas des partis politiques", déclare Pralica, qui a tenté en vain de poursuivre les chaînes de médias pour diffamation, mais "la loi et le système juridique sont sous le contrôle de Dodik".
Banja Luka, 9 janvier 2022 - Le mouvement "Pravda Za Davida" (Justice pour David) est né suite à la mort d’un étudiant, David Dragicevic dans des conditions mystérieuses en 2018. Son père, Davor Dragicevic ne croit pas les versions officielles selon lesquelles David se serait suicidé. Il accuse Milorad Dodik et les autorités de couvrir les coupables. Il parle d’un meurtre politique. Sa mort a été à l'origine de l'un des mouvements de protestation les plus intenses de ces dernières années en Bosnie. Il a fédéré une grande partie de la société civile, qu'elle soit bosniaque, croate ou serbe. Sofija Grmuša, une amie de David, explique que rien n'a changé depuis 2018 : "ce sont toujours les mêmes qui sont au pouvoir, il n'y a pas de justice". "Nous avons besoin d'une révolution, pas d'une manifestation ».
Banja Luka le 16 février 2024 - De nombreux habitants de la ville se disent épuisés par la corruption endémique, le recul de l'État de droit et la culture de l'impunité qui, selon eux, n'ont cessé de croître sous le règne de Dodik."Tout dictateur au pouvoir depuis si longtemps devient plus oppressif", déclare Damjan Ožegović, de l'ONG Transparency International. Le dirigeant serbe est poursuivi pour son opposition au Haut représentant, Christian Schmidt, dont le rôle est de veiller au respect des accords de paix de Dayton. Il est actuellement jugé à Sarajevo. Selon Ožegović, « Dodik reçoit le soutien de la part de la population, car ce procès est présenté comme celui de toute la Republika Srpska. Et les gens pensent que s'ils défendent Dodik, ils défendent la Republika Srpska, donc s'il est inculpé, tout le monde l’est, c'est ainsi que les médias d’État le présentent ».
Donja Previja, le 14 avril 2022 - Brane, chauffeur à la retraite et ancien militaire pendant la guerre 92-95, et sa femme Stana vivent à Donja Previja, au coeur de la république serbe de Bosnie. Ils touchent une petite retraite de 500 km (soit 250 euros) . Dans ce village entouré de forêts, l'industrie du bois représente la majeure partie des emplois. Mais le régime gouvernemental utilise les ressources de l'État pour se remplir les poches, dit Brane : « Le business du bois, c’est quelque chose, la moitié des camions que vous voyez sur les routes n’ont aucune autorisation. Ils prennent les troncs, les apportent à des entreprises qui ne sont pas enregistrées… en général des copains de Dodik ».
Donja Previja, le 14 avril 2022 - Des jeunes filles font du vélo sur les sentiers du village Donja Previja. La situation économique est de plus en plus difficile. La Republika Srpska dispose de ses propres services publics et de son propre budget. Sous l'égide du parti social-démocrate indépendant (SNSD), les ressources de l'entité ont diminué. Pour beaucoup, c'est en grande partie la faute du président Milorad Dodik. De nombreux citoyens ont décidé d’émigrer vers l'Union européenne (UE) à la recherche d'un emploi. "Dodik essaie de trouver de l'argent partout pour son régime en faillite, en Hongrie, en Russie, en Chine, mais à cause de la guerre, la Russie n'a pas grand-chose à donner. » déclare Ožegović de l’ONG Transparency International.