Adela Jušić est née en 1982. Âgée d’une dizaine d'années lors du siège de Sarajevo, elle grandit dans une ville ravagée par les bombardements incessants et les tirs des snipers.
Aujourd’hui artiste reconnue de la capitale bosnienne, elle appartient à une génération sans repères, meurtrie par la guerre et la mort, exilés perpétuels d’un temps qui semble s’être figé.
“Le 3 décembre 1992, mon père, un sniper, a été tué par un autre sniper, une balle dans l’œil droit.”
Sous la forme d’un journal intime, They forgot to treat us nous plonge dans son quotidien marqué par l’addiction à la drogue et l’alcool.
Adela passe ses journées confinée dans son appartement où elle reçoit ses amis, parfois pendant plusieurs jours, jusqu'à l’épuisement.
Portrait intime d’une génération traumatisée par la guerre de 92-95 en Bosnie-Herzégovine, j’ai recueilli depuis cinq ans ce témoignage de leur mémoire et de ses conséquences sur leur existence présente.
“Ils nous ont donné à manger, reconstruit nos monuments historiques mais ils ont oublié de soigner les gens.”